L’auteur soutient la thèse selon laquelle la création en 1957 de la Communauté économique européenne a été inspirée par le gouvernement américain, afin de consolider la paix sur le Vieux Continent et d’opposer un puissant allié au bloc soviétique. Le traité de Rome repose sur des principes d’économie libérale et s’inspire de la législation américaine. Ces dispositions sont adaptées à une gouvernance fédérale comme celle des États-Unis, mais pas à une structure coopérative comme celle de la CEE ou de l’Union européenne. La première étape conduit à la création d’une union douanière entre six pays : la République fédérale d’Allemagne, le Benelux, la France et l’Italie, mais les étapes suivantes sont dominées par des forces centrifuges. En 1992, la signature du traité de Maastricht par 12 Etats membres de l’Union européenne constitue une nouvelle étape de la construction européenne, mais elle entraîne un abandon partiel de souveraineté de la part des Etats signataires, notamment dans le domaine monétaire, avec la création d’une monnaie unique. L’eurozone, qui est une " union monétaire incomplète ", intègre 13 Etats dès 2002 mais passe rapidement à 19. La crise de 2007 affecte les économies les plus fragiles de l’eurozone. Les faiblesses structurelles de la monnaie unique suscitent dès lors, au grand jour, une polémique qui ne s’éteindra que lorsque les institutions européennes auront été réformées.
L’auteur propose une approche critique originale de la fondation et des élargissements de l’Union européenne et de la zone euro. Sa vision américaine des dysfonctionnements européens est d’une étonnante actualité à l’heure du Brexit.
Source : Le Cercle Turgot